Lors d’une fête de famille, dimanche
dernier, vers le milieu de l’après-midi, je me suis retirée des îlots de
conversations des adultes. Je me suis assise à l’ombre, un peu plus loin, dans
une chaise de jardin. Une petite fille (elle a six ans) s’est approchée de
moi. On a décidé, elle et moi, d’écrire une histoire dans laquelle il y aurait
une princesse, des licornes, des fées, des arcs-en-ciel et plus encore. J’ai
noté tout ce qu’elle m’a dit sur un bloc-notes que sa grand-mère nous avait
apporté entre-temps, je lui ai posé des questions et j’ai fait ma part dans ce
conte, bien sûr.
J’avais remarqué, à l’heure du
dîner, qu’elle avait un gros chagrin et qu’en larmes, elle était allée trouver
son père pour le lui raconter. Je l’ai amenée à me parler de son chagrin. Elle
savait très bien ce qui l’avait peinée et elle a trouvé le moyen de se consoler
grâce à la princesse qui, après bien des péripéties, a trouvé le fin mot de
l’histoire.
— La princesse a réfléchi, a-t-elle
dit, et ce qui lui faisait de la peine, c’est pas grave.
Un vrai conte de fées. Quel beau
moment, magique, j’ai vécu en compagnie de cette petite. Elle souriait, ses
yeux pétillaient. Les miens aussi. À ma demande, elle a fait ensuite de beaux
dessins avec des feutres, sur des feuilles de papier blanc. Tous les matériaux
pour faire un livre.
Les
enfants sont tellement dans le moment présent qu’ils racontent aussi la
tristesse des grandes personnes qui ne se rappellent même pas qu’elles ont
encore en elles un vieux chagrin et qu’elles ont la clé pour se consoler et
trouver la joie.
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