Il était tard le soir quand j’ai
lu ce passage de L’univers veille sur
vous, de Gabrielle Bernstein. «Demandez un signe si vous n’êtes pas certain
d’une décision ou si vous voulez simplement savoir si vous êtes sur le bon
chemin.» L’auteure ajoute de choisir la première chose qui nous vient à
l’esprit.
Je me posais justement ces questions
au sujet de l’un de mes manuscrits. J’ai donc demandé un signe. La première
chose qui m’est venue à l’esprit : un arc-en-ciel. Je me suis dit que
j’avais peu de chance d’en voir en plein hiver et j’ai pensé changer de signe
mais finalement, je l’ai conservé.
Je suis allée me coucher mais je
ne me suis pas endormie immédiatement. Je me suis levée et je suis allée dans
mon bureau. J’y avais fait un peu de ménage dans la journée et j’avais décidé
de jeter les brouillons d’anciens manuscrits. Sur mon bureau se trouvait ceux
de La chanson de Laurianne, annotés
par une auteure à qui j’avais demandé un parrainage littéraire. Je me suis mise
à relire ces notes, intéressantes d’ailleurs, sur les grandes feuilles 8 ½ x 14
qu’elle m’avait retournées avec ses commentaires.
Soudain, sur l’une de ces pages, souligné
au stylo vert, le mot arc-en-ciel. Il était répété à deux reprises quelque
pages plus loin. Je ne me souvenais même pas qu’il en était question dans ce
roman qui date de 2006.
C’était le premier signe.
Entre le 23 décembre et le 3
janvier, plusieurs autres sont apparus, tous de façon inattendue. Sur ma page
Facebook, une amie a fait la promotion d’un livre publié par sa maison
d’édition : De l’autre côté de
l’arc-en-ciel, de Annie Dumont. Une autre a mis l’image d’un arc-en-ciel
au-dessus d’un pont. Une autre encore a partagé la photo d’un arc-en-ciel
qu’elle a capté très tôt le matin.
J’ai trouvé dans une boîte un
petit arc-en-ciel en tissu pour coudre sur un vêtement. Je n’avais pas ouvert
cette boîte depuis des lustres. J’y conservais des peignes, de vieilles boucles
d’oreilles et autres petits objets pour mes petites-filles.
Le même jour, au piano, dans un
cahier de mélodies faciles, je suis tombée sur Over the Rainbow et je l’ai
chantée.
Un arc-en-ciel sur des emballages
de jouets pour les petits.
Une
feuille de papier bleu traversée par un arc-en-ciel, tenue par un aimant sur
mon classeur. Je ne la voyais plus. Je la redécouvre.
Bien sûr, je les remarque tous
ces arcs-en-ciel parce que je leur ai donné un
sens et que je leur accorde beaucoup d’attention. Mais quand même, ils
se multiplient autour de moi. Chose certaine, ça me fait sourire, ça me fait
rire et ça m’encourage. Et ça me dit : Continue à faire ton travail. Tu es
sur le bon chemin.
Et c’est ce que je vais faire.
Parce que le meilleur signe, le plus bel arc-en-ciel, c’est celui-ci :
partager mon travail me rend heureuse. Que ce soit une photo, une chanson, un dessin, un
haïku, un texte sur mon blogue, un roman, une nouvelle, oui, créer et partager
ce que je crée me remplit de joie.
Gabrielle Bernstein, L’univers
veille sur vous, Éditions Le Dauphin Blanc
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Denise Nadeau
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