Mes livres

vendredi 28 mars 2014

Paroles en lignes

Très belle soirée, hier, en compagnie d’amoureux de la poésie, à la Médiathèque littéraire Gaétan Dostie.  Dans le cadre de l’évènement Femmes de Paroles, animé par Nancy Lange, Hélène Monette et Catherine Lalonde y ont récité des extraits de leurs poèmes. Micro ouvert par la suite, pour lecture de textes qui s’inspiraient des deux poètes.  Je n’ai pas utilisé le micro mais j’ai mis sur mon blogue, cet après-midi, Paroles en lignes. Pour qu’il reste des traces de cette rencontre.
   
Paroles en lignes, à la queue leu leu. La mienne est à la queue.

Si facile d’écrire dans le secret,  ou de dire les mots d’une autre.
Mon silence vient de loin.
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J’écris dans un corps de femme, redoute les fausses couches. Tant de non-dits dans les limbes.
Forêt de phrases inachevées.
Je viens du ventre d’une femme, si loin de la cuisse de Jupiter.
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Amère. Pour des enfants qui n’ont pas vu le jour ou si peu.

Femmes en mal de mères, veulent donner la vie, se heurtent à leur bouche close.
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Une voix en exil, vêtue de ses habits de misère, se cache tremblante, se tait à tout rompre, sa mémoire n’est que fantômes.

Elle ne hurle ni ne pleure, tresse sur la scène sa lumière, son ombre, sa venue au monde.
 Mais elle chante, elle chante,  elle chante
le grand cri de sa naissance.

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lundi 17 mars 2014

Boulevard de la confiance



 Il y a tant de choses qu'on désire : un emploi, un amoureux, un enfant, de l’argent, de la santé, une maison, un voyage, courir le marathon, un nouveau poste, et j'en passe. J'ai composé le texte qui suit au moment où je cherchais un éditeur pour mon deuxième roman jeunesse. Je l'ai sorti de mes tiroirs ces derniers jours. C'est comme si j'avais ouvert une boîte à surprises et reçu un cadeau. Car je désire encore tant de choses.
Boulevard de la confiance
J’ai écrit un livre et je l’ai envoyé chez un éditeur il y a quelques semaines.  Optimiste,  je m’attends à ce qu’il soit publié.  Mais attention,  si je mise trop sur ce dénouement et qu’il ne se produit pas, je risque d’être déçue. Par contre, si je freine mon enthousiasme, je me raidis pour ne pas « succomber » à l’espoir, et mon discours intérieur, pas très soutenant, me déprime. C’est injuste envers moi-même.  Ces deux positions sont inconfortables car le résultat ne dépend pas de moi.  Il se trouve à l’extérieur de moi, dans la réponse d’une maison d’édition.

Ma confiance aussi est reléguée à l’extérieur. Si elle loge en moi plutôt que chez l’éditeur, le tableau se modifie.  Dès cet instant, elle n’est pas située dans le résultat, mais dans le pas que je fais pour aller porter mon manuscrit quelque part.

Et puis, je me repose.  J’abandonne cette histoire entre les mains de la vie.  Je continue.  Je fais d’autres pas.  Je commence un autre roman, un autre recueil, détendue, puisque la confiance m’habite.  Même si mon texte est refusé et qu’il me revient, la confiance est restée avec moi et m’aidera à trouver un autre chemin.  L’essentiel est qu’elle habite chez moi. 




Tous droits réservés 



samedi 8 mars 2014

À jour


Je prends mes pouls,
fais le tri, le point et le plein.
Je me dépose au centre de mes terres,
là où le passé est éjecté,
où se prend la mesure du geste à venir.
Je gagne mes galons de confiance.

Je me mets à jour
à ce jour ensoleillé de février qui allonge son pas
pour en casser la coque
en extraire les diamants
et le laisser venir au monde.