Mes livres

mercredi 27 janvier 2010

Talent ou plaisir?

Il y a quelque temps, une amie m'a avoué qu'elle avait toujours voulu peindre. « Mais je n'ai pas de talent » a-t-elle ajouté. J'étais surprise, elle n'avait jamais mentionné ce désir.

 Il m'arrive moi aussi parfois de me croire sans talent. Cette attitude a plus d'une fois contrarié mon élan vers l'écriture et contribué à garder secret le plaisir que j’y trouvais, comme si c'était une faute dont il fallait avoir honte.

Pourquoi tant insister sur cette question ? Après tout, faut-il être Michel-Ange pour s'emparer d'un pinceau et appliquer de la couleur sur une toile ou Marcel Proust pour griffonner quelques lignes sur une feuille blanche ? Ne serait-ce pas là plutôt prétexte à reculer devant son bonheur ?

Cette insistance traduit, je pense, la tentation de la perfection et peut-être aussi la difficulté à être simplement soi-même. Chose certaine, elle ne peut que retenir les bras disposés à s'élancer sur le papier et à l’étreindre avec enthousiasme. En peu de temps, le mouvement s’éteint et se transforme en blocage.

Renoncer à la performance, quel soulagement! Se raconter la seule histoire qui vaille : prendre plaisir à jouer avec les mots ou les couleurs, à gribouiller, barbouiller, comme un enfant. Qui sait d'ailleurs s'il n'y a pas un talent bien dissimulé dans cette esquisse du désir ?

© Tous droits réservés
Reproduction interdite

mercredi 13 janvier 2010

Premiers pas


Le début de ce blogue coïncide avec la venue au monde de mes deux petits-fils et marque un tournant dans ma démarche d’écriture. Ces naissances me réjouissent. Non seulement sont-elles riches de vie, mais elles m'aiguillent également sur de nouveaux apprentissages.

Des extraits de mon journal quittent le secret de mes tiroirs et sortent de l'ombre pour aspirer une bouffée d'air.

Prendre la parole en vue de la partager n'est pas une mince affaire pour moi. Il me faut l’étirer, la modeler jusqu’à ce qu’elle dise vrai, refuser de la dissimuler derrière la fiction, lui donner une forme assimilable, fluide, puis l’exposer au regard de celui qui veut bien la recevoir.

Mais c'est peut-être simplement comme tenir la main d'un enfant le temps qu'il fasse ses premiers pas.

Femme de silence
Enfante la bouche
Se laisse traverser 

Par la parole



© Tous droits réservés
Reproduction interdite

mercredi 6 janvier 2010

Naissance de la parole

Pour faire contrepoids aux multiples tragédies, menues ou autres, un peu de pain, de parole et de poésie. La beauté à traquer, s'il le faut. Non pas que tout soit rose, loin de là. Drames et conflits sont monnaie courante. Journaux et nouvelles télévisées nous en font mention chaque jour. Ces mêmes conflits qui agitent le monde se jouent aussi en moi et autour de moi.



Pour ne pas laissser la balance pencher d'un seul côté, je prends la parole. Pour ne laisser s'échapper aucun geste de bonté, nul zeste de beauté. Pour rester à l'écoute du possible, pour apprendre à voir autre chose que nos guerres. Parce que j'en ai besoin.
© Tous droits réservés
Reproduction interdite